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Mimosas, la voie de l’Atlas voir ce complet film

« Mimosas, la voie de l’Atlas ». Dieu et son fou

Présenté à Cannes, ce film étrange d’Oliver Laxe propose une relecture saisissante d’un monde qui pourrait bien être le nôtre.

Le Monde | 23.08.2016 à 08h28 | Par Noémie Luciani

L’avis du « Monde » – à voir

Des visages burinés par le soleil et des corps à la peine, dont les pieds se heurtent, un pas après l’autre, contre les roches aux angles aigus du Haut Atlas marocain. Le tableau est aride, comme l’est, dans un premier temps, le film étrange d’Oliver Laxe, présenté sous le titre Mimosas en mai à Cannes, à la Semaine de la critique. Malgré cette « voie » que lui octroie aujourd’hui le titre augmenté, Mimosas est déroutant, c’est même son sujet principal. il suit l’errance d’une poignée d’hommes en charge d’amener un corps jusqu’au lieu de son dernier repos – Sijilmassa, la ville où l’on n’arrive jamais, ou plutôt, où l’on n’arrive plus. Elle est, depuis des siècles, ensevelie dans les sables d’une histoire qui la vit grande cité marchande au Moyen Age, puis déclinante et finalement rasée au début du XIX e siècle.

Il ne faudrait cependant pas en déduire trop vite que la quête appartient, elle aussi, à un autre âge. Le film présente celui qui deviendra son protagoniste, Shakib (Shakib Ben Omar), lancé à perdre haleine dans une logorrhée qui pourrait s’entendre dans la montagne, en costume traditionnel, mais casquette à l’envers sur la tête, et entre deux voitures. C’est de là, qu’un mystérieux employeur lui impose sa mission. le mystique enfiévré servira de guide à l’escorte du mort.

Un prince et un fou

A la scène suivante, la silhouette de Shakib drapé de noir antique vient se mêler à celle des égarés de l’Atlas. Il arrive de loin, la cape au vent, dans un silence qui contraste avec sa volubilité précédente et prend un peu de la majesté et du mystère d’un Ali sortant du rideau de sable dans Lawrence d’Arabie. Il y a dans Shakib un prince et un fou, comme il y a dans cette histoire le monde d’aujourd’hui et celui d’hier.

Dès lors, l’expérience du visionnage prend la forme d’un va-et-vient entre deux lectures. Le sens intemporel, plus facile.

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« Mimosas, la voie de l’Atlas ». Dieu et son fou

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